Exposition Francis Bacon : 
de Picasso à Vélasquez au Musée Guggenheim Bilbao du 30 septembre 2016 au 8 janvier 2017

Le Musée Guggenheim Bilbao présente « Francis Bacon : de Picasso à Vélasquez », une exposition de près de 80 toiles qui réunit quelques-unes des peintures les plus marquantes et les moins connues de l’artiste britannique né en Irlande,


en regard de l’œuvre de grands maîtres français et espagnols qui ont eu un grand ascendant sur sa carrière. Transgresseur dans sa vie et dans son œuvre, Bacon a franchi plusieurs frontières jusqu’alors difficiles à briser et situé l’être humain face à un miroir où il peut se contempler dans toute sa crudité et sa violence.

Francis Bacon était un francophile fervent. Avide consommateur de littérature française classique — Racine, Balzac, Baudelaire et Proust — et passionné par l’art de Picasso et de Van Gogh, installés en France, et de peintres qui les ont précédés comme Degas, Manet, Gauguin, Seurat et Matisse, Bacon a beaucoup fréquenté la France et la principauté de Monaco, où il a résidé.

Adolescent, il découvre près de Chantilly le Massacre des innocents (1628–1629) de Nicolas Poussin et en 1927 il vit comme une révélation sa rencontre avec l’œuvre de Picasso, à l’occasion de l’exposition Cent dessins par Picasso à la galerie parisienne Paul Rosenberg. De fait, cette exposition le pousse à se lancer dans la peinture.
En 1946, il quitte Londres pour Monaco, où il vit trois années cruciales pour sa carrière et où il reviendra régulièrement jusqu’en 1990.

Bacon a toujours considéré sa rétrospective de 1971 au Grand Palais de Paris comme le sommet de sa carrière, bien qu’elle ait coïncidé avec l’un des moments les plus tragiques de sa vie, la mort de son compagnon, et qu’il ait déjà fait l’objet à l’époque d’importantes rétrospectives à Londres. De plus, au fil de sa carrière, il a renforcé ses liens avec la capitale française, comme l’attestent les portraits de ses amis parisiens et le fait qu’il ait conservé un atelier dans le Marais jusqu’en 1985.

En ce qui concerne l’influence de la culture espagnole sur Bacon, au-delà du premier contact avec l’œuvre du Picasso des années 20 et 30, elle est évidente dans son obsession pour le portrait du Pape Innocent X peint par Vélasquez en 1650, qui lui a servi d’inspiration pour plus de cinquante tableaux. Curieusement, Bacon n’a jamais vu cette toile de Vélasquez qui se trouve à la Galerie Doria Pamphilj de Rome, bien qu’il ait eu la possibilité de le faire pendant sa visite dans la capitale italienne en 1954, préférant garder en mémoire les reproductions au lieu du tableau original.
Outre Vélasquez, d’autres classiques de la peinture espagnole l’ont fasciné, comme Zurbarán, Le Gréco ou Goya, dont il a longuement admiré le travail au Prado, un musée qu’il a demandé à visiter seul quelques années avant sa mort, après avoir vu la rétrospective organisée en 1990 sur l’œuvre de Vélasquez. Francis Bacon est décédé au cours d’une brève visite à Madrid en 1992, et bien qu’il n’ait jamais eu de résidence stable en Espagne, nous savons qu’il a effectué quelques longs séjours à Málaga et des visites à Séville, Utrera ou Madrid.



Pratique


Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 25 Septembre 2016 à 16:44 | Lu 386 fois
Pierre Aimar
Dans la même rubrique :